Friday 19 April 2013

Carried away...

Fatigué de porter
Las de supporter
Je me laisse porter
Par la vie
- Légèreté -
Appuyé
Sur un souffle
Je me téléporte
D'un endroit l'autre
Animé toujours
Des meilleures intentions
Dans l'attention
A l'instant qui est là
Et ne me quitte pas,
Comme moi,
Je ne le quitte pas
Et, lâchant tout,
Il me reste le rire,
Pétillances qui montent
Et éclatent en surface
En joyeuses éclaboussures
En titillements tintinnabulant
Dans le vent
Je suis feuille
Dans la bise d'automne
Je suis flocon
Dans le ciel d'hiver
Je suis pollen
Au soleil de printemps
Je suis branche
Sur la rivière après la pluie d'été
Virevoltant tournoyant giclant flottant
Allant de l'avant
Me jouant des obstacles
- Souvenirs sépulchraux d'un jadis nécrosé -
Ne portant plus, je suis porté
Ayant abandonné, je m'abandonne
Et voici
Que, miroir de la vie,
Je vis, je vis.

Sunday 24 March 2013

Pressions

Me frapper la poitrine
Et chasser la tristesse
Extirper des recoins
D'anciennes blessures
Ouvrir les portes
Faire le ménage
Sans me ménager
Comme un battement de printemps
Venu réveiller
Les reliquats d'automne
Et l'énergie soudain s'inverse
Allégresse
Flèches décochées
Vers le juste milieu
Les yeux fermés
Il est juste et bon
De surfer sur la grâce
De décoller les couches
Des années qui traînent
D'aimer sans fin enfin
Trop long fut le temps
De l'affliction
Trop courte l'envie
De vie
De tapotement en tapotement
De bondissement en rebondissement
L'humus aime les cîmes
Le Ciel éclaire l'abîme
Et des fontaines jaillissent
Sous les pierres lentes
Sous les nuages à vif.

Haiku

Recroquevillé
Je somnole près du feu
Le temps jette un froid

De l'hiver qui s'attarde

Quand les bambous s'ébrouent
Une fois de plus
Précipitant des paquets de neige
Je frissonne
Un jour de plus
Dans l'attente impatiente
De jours doux
Un vin d'août
Mûri au souvenir du soleil
Sur les lèvres
Un manque de vert
Sur les yeux
La virginité du sol
Intact, ne me va pas
J'aime le jaillissement
Des rameaux sur les branches
Les premières racines
S'enfonçant pour un temps
Dans la nuit tellurique
Où tout bouge déjà
Mon esprit détrempé,
Lessivé au blanc de l'hiver,
Mon esprit se répand
Sur la mer de l'Intranquillité
Mais mon coeur sait.

Haiku

Voici le printemps
Son nom sur toutes les lèvres
Invisible aux yeux

Haiku

Cette nuit la neige
Le blanc recouvre le vert
Sous sa couche épaisse

Tuesday 19 February 2013

Stylo

Perdu mon stylo
Mon exutoire
Mon émonctoire
Mon silo
Qui éclate et explose
Eclabousse
Quelque relative blancheur
De mes taches cérébrales
Ainsi projetées
Ces souillures
S'en vont dormir
A l'abri de toute lumière
Dans un épais rayon
D'obscurité
Où la renommée à ce jour
N'éclôt pas
Perdu mon stylo
pas ma langue
Pas mes esprits
La main déjà agrippe
Un dévidoir
Un arrosoir
Goutte à goutte
S'il le fallait
J'écrirais.

Mardi Gras

Mardi du gras caché
Sous les vestes serrées
Mardi du lard frileux
Tremblant dans le vent
Pas question de suinter
Par les temps qui ne courent pas
Dans l'immoralité du froid
Confits, déconfits,
Mes contemporains s'affairent
Emplis à imploser
D'une ampleur implorante
Mardi du gras grognon
Dans un monde figé
En l'absence d'incandescence
La mort colle aux boyaux.

Hiver

La lumière vient d'en bas
Et la chaleur de l'intérieur
Le gris s'étale
Et le ciel se meurt
Tout écho disparaît
Même le bruit des pas dans la tête
Que d'eau que d'eau que de cristaux
Délicats baisers à un monde figé
Baume sur un coeur froid
Fragile pureté en partance
Au plus creux de la force
Est l'amorce
De l'élan

Haiku

Hiver sans lumière
Heureusement les bambous
Verts par tous les temps